Exclusion de 80 sites illégaux de jeux et paris : une menace réelle pour le consommateur qui risque de s’accentuer

Le secteur privé des jeux de hasard appelle les autorités à une lutte efficace contre le marché illégal.

L’ajout de 86 sites illégaux à la nouvelle liste noire de la Commission des jeux de hasard rappelle combien le jeu illégal en ligne prospère en Belgique. Malgré les propos tenus par certains et dont le journal télévisé de VTM a rendu compte hier soir, le marché noir du jeu en ligne n’est pas du tout suffisamment contrôlé en raison d’un manque de moyens. Le consommateur belge reste une proie vulnérable visée par les exploitants des sites clandestins étrangers peu scrupuleux et ne se soumettant à aucune règle légale ou éthique. BAGO, l’association belge des opérateurs de jeux de hasard, veut contribuer à la lutte contre le marché illégal et renforcer, en concertation avec les autorités, la protection du joueur et des groupes vulnérables. La réglementation actuellement discutée au sein du gouvernement pourrait cependant faire enfler de façon exponentielle le fléau du jeu illégal dans les années à venir.

Les membres de BAGO saluent la décision de la Commission des jeux de hasard d’exclure 86 sites illégaux. Même si ces derniers sont ajoutés à sa liste noire, la décision du régulateur montre toutefois à quel point l’offre illégale continue à prospérer sur Internet et qu’il est impossible d’éradiquer totalement le marché noir du jeu en ligne. A défaut d’une éradication totale, le secteur privé est d’avis que le contrôle de l’offre illégale doit être fortement intensifié. Il est temps que la Commission, dont le fonctionnement est financé par les opérateurs privés, puisse utiliser l’entièreté de ses fonds pour lutter contre le marché illégal et les comportements de jeu problématiques.

50 % de joueurs belges actifs sur des sites illégaux dans 5 ans ?

Prise en exemple à travers le monde et entre autres par la Suisse, la Belgique peut se féliciter d’avoir un marché noir du jeu en ligne très réduit avec près 15 % des joueurs belges se rendant sur des sites illégaux de jeux de hasard. Cependant, alors que ce chiffre s’est stabilisé ces dernières années grâce à l’offre des opérateurs légaux de jeux de hasard, certaines mesures envisagées aujourd’hui par le gouvernement fédéral, dont notamment l’interdiction de publicité pour les sites légaux de jeux de hasard et l’introduction de modérateurs restrictifs obligatoires, auront pour conséquence catastrophique de faire augmenter la part du marché illégal à 50 % dans les 5 prochaines années. Ce retour en arrière sans précédent nuira au joueur, à l’Etat et aux entreprises qui proposent une offre légale de jeux de hasard.

Bien qu’il pense protéger le consommateur en interdisant la publicité pour les jeux de hasard légaux qu’il a lui-même agréés, le gouvernement empêchera le joueur lambda de savoir quels sites sont légaux et donc éthiques, sûrs et responsables. En imposant par-dessus cette interdiction des modérateurs restrictifs obligatoires, tandis que des pays comme la France, l’Italie et le Royaume-Uni mettent en avant la capacité d’autolimitation d’un joueur adulte et informé, le consommateur sera poussé dans les bras de sites illégaux non limités, non contrôlés, favorisant un comportement de jeu irresponsable et tenus par des exploitants peu scrupuleux. Absurdes, les mesures imaginées par le gouvernement frapperont durement le secteur légal mais n’auront absolument aucun impact sur les sites illégaux qui, favorisés par rapport aux sites agréés, continueront leur commerce comme si de rien n’était.

Un coup porté à la santé économique de la Belgique

En outre, les projets en discussion s’avèreront contreproductifs sur plusieurs autres aspects. On peut tout d’abord craindre un impact négatif sur l’emploi en Belgique, tant parmi les entreprises locales du jeu en ligne légal que dans les métiers liés aux nouvelles technologies, pour lesquels ce secteur de niche, strictement régulé, constitue un formidable laboratoire. Plusieurs centaines de personnes pourraient ainsi perdre leur travail sur les 12.400 emplois directs et indirects que représente aujourd’hui le secteur de jeux de hasard. D’autre part, le bureau d’audit PwC a estimé que la perte de rentrées fiscales pour l’Etat pourrait se chiffrer à un minimum de 200 millions d’euros sur les 5 prochaines années si la législation est adoptée. Un risque coûteux qui n’apportera rien à la protection primordiale du consommateur belge.

Endiguer le marché noir et promouvoir le jeu responsable

Les plus importants opérateurs agréés en Belgique soutiennent les autorités et le régulateur dans leur lutte pour protéger les groupes vulnérables et surtout la jeunesse. Les décisions des pouvoirs publics ne peuvent cependant écarter le rôle primordial et nécessaire d’une offre crédible ainsi que de sa publicité pour éviter que les joueurs se tournent vers l’offre illégale. BAGO appelle dès lors les autorités à réfléchir sur des mesures ciblées sur les groupes vulnérables, ayant donc un impact positif plus important attendu par la collectivité, tout en évitant des conséquences collatérales inconsidérées. En tant qu’association représentant six acteurs majeurs du jeu terrestre et en ligne, BAGO rappelle qu’elle reste à la disposition des autorités pour contribuer de façon constructive à une protection élevée et efficace du consommateur.