Interdire la publicité pour les jeux de hasard est contreproductif

L’Union professionnelle belge des opérateurs de jeux de hasard (BAGO) réagit aux déclarations visant à interdire totalement la publicité pour les jeux de hasard et parues ce jeudi 25 juillet dans le journal De Morgen. BAGO regrette la précipitation de certains acteurs à vouloir imposer des mesures disproportionnées sans en connaître les bénéfices réels pour la protection du consommateur. L’union professionnelle appelle au dialogue et à considérer des moyens plus efficaces pour protéger les joueurs et groupes vulnérables contre les comportements de jeu problématiques et les jeux de hasard illégaux.

Les membres de BAGO rappellent que la dernière réglementation sur la publicité pour les jeux de hasard et paris sportifs est seulement entrée en vigueur le 1er juin 2019. Celle-ci comporte de nombreuses interdictions et restrictions pour les opérateurs légaux actifs en Belgique. Or, il est aujourd’hui trop tôt pour en connaître les conséquences sur la protection des consommateurs.

BAGO estime dès lors qu’il faut d’abord étudier l’impact de la nouvelle réglementation avant de prendre d’éventuelles mesures plus restrictives encore. Une limitation excessive de la promotion de l’offre légale pourrait en effet manquer son objectif et nuire à la politique de canalisation et à la protection du joueur.

L’interdiction de publicité ne fera que pousser les joueurs vers le marché illégal

Des études récentes montrent que si les opérateurs légaux ne pouvaient plus faire de publicité ni octroyer de bonus, le secteur illégal s’emparerait de 50 % du marché belge en 5 ans à peine. Autrement dit, on ne limite pas le jeu en interdisant la publicité des opérateurs agréés. On ne fait que pousser les joueurs vers les opérateurs étrangers et illégaux où la protection des groupes vulnérables est inexistante. Notamment parce que ces derniers continueront à traquer les consommateurs belges par un marketing agressif.

BAGO pleinement engagée dans la prévention des comportements problématiques

BAGO a toujours été pionnière dans les initiatives d’auto-régulation et de jeu responsable. Les membres de BAGO ont ainsi introduit en 2016 une convention sectorielle qui prévoit des règles claires pour une publicité éthique. Ils ont également organisé en 2018 une large campagne de prévention lors de la Coupe du monde de football en Russie et investissent aujourd’hui dans des messages de jeu responsable.

Seule une approche holistique permet une protection durable du joueur

« Nous comprenons les préoccupations légitimes de la société sur les risques potentiels des comportements de jeu problématiques », déclare Emmanuel Mewissen, président de l’Union professionnelle BAGO. « Nous sommes évidemment favorables à renforcer encore plus la protection des consommateurs et des groupes vulnérables, mais à la condition d’adopter une démarche réfléchie ».

La proposition d’étendre le système de contrôle et de prévention EPIS à toute forme de jeux de hasard, y compris les jeux de loterie, est un pas qui va dans ce sens. Pour rappel, avant qu’une personne ne puisse accéder au jeu, les opérateurs agréés vérifient que celle-ci ne figure pas sur la liste EPIS. Cette liste reprend notamment les personnes exclues à titre préventif en raison de leur profession.

Seule une approche holistique portée par l’ensemble des acteurs concernés permettra de protéger durablement le joueur et les groupes vulnérables, ainsi que de lutter efficacement contre la criminalité et le jeu illégal. C’est pourquoi les membres de BAGO réaffirment leur volonté à débattre et mettre en œuvre des solutions pratiques, efficaces et réalisables pour protéger concrètement le consommateur.